Mr Le Ministre,
Maintenant que les offres de reprise de notre entreprise OFFICE DEPOT France sont connues. On peut dire que c’est un véritable « bain de sang ». Les entreprises viennent faire leur marché, avec une reprise des salariés à minima. Reprise aux alentours de 380 salariés sur les 1500, offre faite par deux sociétés dont 1 concurrent, soit 25% de nos effectifs actuels qui seraient repris. Les autres offres sont encore bien moins disantes. C’est une catastrophe pour nos emplois.
Seule, une offre de reprise limiterait fortement la perte des emplois même si celle-ci n’est pas encore totalement détaillée. Il s’agit de l’offre portée par le management et notre Président d’OFFICE DEPOT France. Le plan de transformation nous avait été présenté avant l’annonce de la cessation de paiement et de la mise en redressement judiciaire. Cette solution de reprise est soumise à certaines conditions comme l’obtention d’un PGE, une aide des régions et contractualiser certains services avec des structures du groupe Européen, le temps de retrouver notre autonomie en France.
Pour toutes ces raisons, les représentants des salariés dans le cadre du redressement judiciaire sollicitent de nouveau un RDV pour pouvoir aborder avec vous Mr Le Ministre le futur de notre entreprise OFFICE DEPOT France. Mais pas un RDV avec vos services. Non, un RDV avec vous Mr Le Ministre. Que faut-il faire pour vous convaincre de nous rencontrer alors que 1500 emplois directs sont en jeu ? A cela s’ajoutent tous les emplois indirects (intérimaires, prestataires, fournisseurs). L’avenir de l’entreprise OFFICE DEPOT France et les emplois qui en découlent sont notre préoccupation première et nous sollicitons votre aide. Les salariés OFFICE DEPOT veulent travailler et ne veulent pas tomber dans la précarité et dépendre des aides de l’État via pôle emploi par exemple. Notre entreprise peut et doit avoir un avenir radieux, une fois sortie des griffes de notre actionnaire Allemand Aurélius.
Dans l’attente d’une réponse positive. Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma haute considération.
Mr Fournier Sébastien, Secrétaire CSEC OFFICE DEPOT France, Secrétaire général UNSA OFFICE DEPOT France, Représentant des salariés dans le cadre du redressement judiciaire
Article Le Monde
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Dépêche AFP
La société Office Depot France, placée en redressement judiciaire, intéresse 13 repreneurs potentiels, dont le patron de la filiale française du spécialiste des fournitures de bureau, et le choix sera arbitré le 20 avril par le tribunal de commerce de Lille, a-t-on appris lundi auprès du secrétaire du CSE.
« L’offre la plus intéressante, mais elle n’est pas encore définie, c’est celle du président d’Office Depot France (Guillaume de Feydeau, ndlr) et du management actuel », a déclaré à l’AFP le représentant du personnel Sébastien Fournier à l’issue d’une réunion du comité social et économique central (CSEC).
« C’est celle qui permet de garder la structure de l’entreprise et une seule entité pour les trois canaux, ce que l’on voulait. C’est également celle où il y a le moins de casse sociale. Le reste, c’est du carnage, chacun fait son petit marché », a-t-il ajouté.
Selon le secrétaire du CSE, M. de Feydeau avait indiqué à la sortie du tribunal de Lille lors de la mise en redressement judiciaire que la structure future devait fonctionner avec « 1.250 salariés ». « On pourrait supposer que c’est vers ça qu’il veut aller », a-t-il complété.
Quatre autres offres prévoient de reprendre quelques centaines de salariés et les autres une poignée seulement. L’une d’elle s’intéresse même uniquement au fonds de commerce du magasin de Rennes, a-t-il complété.
Office Depot France, qui emploie 1.750 salariés, exploite 60 magasins, des sites de commerce en ligne ainsi que trois entrepôts et 22 plates-formes de distribution, indiquait la direction début février.
« Nous avons refait dimanche une demande officielle auprès du ministre de l’Economie, M. Bruno Le Maire, pour être reçu mais jusqu’à présent on ne nous a rien répondu », a poursuivi M. Fournier.
L’entreprise est la propriété depuis janvier 2017 du fonds d’investissement allemand Aurelius dont la gestion est très critiquée.
Une nouvelle direction, arrivée en mars 2019 avec un plan de transformation, visait le retour à la rentabilité dès 2021 alors que le groupe dit avoir subi une baisse de chiffre d’affaires de près de 20% en 2020.