La vérité sur l’affaire Office Depot France : AURELIUS, le fonds Allemand fossoyeur !

Victime du COVID19…ou pas ? Qui est responsable de la Destruction de 1750 emplois ? Un gouvernement muet et absent, les refus de PGE par le système bancaire français (BNP). Retour sur l’affaire avec le communiqué de l’UNSA Office Depot pour faire place à la vérité.

D’abord, un peu de contexte. Office DEPOT en France appartient à un fonds d’investissement Allemand AURELIUS depuis janvier 2017. La holding financière est Office DEPOT Participations e France et la filiale opérationnelle Office DEPOT France. Les deux dernières sont présidées par Guillaume de Feydeau.


Office DEPOT France en chiffres :
• En 2019 : 1871 salariés en France ; En 2020 : 1584 salariés
• 1 siège social à Senlis, Oise, Hauts de France
• 60 magasins (meilleure chaîne de magasin 2021 & 2020)
• 22 plateformes
• 1 site administratif à Villepinte ( 93)
• 3 entrepôts à Senlis (60) Meung sur Loire (45) et St Martin de Crault (30)
• Un CA en 2020 supérieur à 254millions d’€ à fin novembre
• Un EBIT positif sur le dernier quadrimestre 2020
• Des fournisseurs et prestataires externes
• 40% du CA du groupe Office DEPOT Europe


Point sur la situation :
Décision du TRIBUNAL DE COMMERCE de Lille du 5 février 2021. Placement d’Office DEPOT France en Redressement Judiciaire (RJ), saisi par Guillaume de Feydeau. La nouvelle à fait le tour des médias, comme une trainée de poudre. La question de la responsabilité de la CODID 19, mise en avant par la Direction française et le Groupe Aurelius nous interpelle.

Nous, représentants du personnel, espérons qu’une solution de reprise va être trouvée dans le cadre du redressement judiciaire car le marché de la fourniture de bureau est un marché porteur.

Nous avons de plus, réalisé le meilleur quadrimestre, de septembre à décembre 2020, depuis des années. Nous avons fait nos meilleurs résultats et arrêté de perdre de l’argent. La crise COVID a bon dos…

Des dires mêmes du président d’Office DEPOT France et d’Office DEPOT Participations, M Guillaume de Feydeau, le cabinet GFK (consultants en conseil des dirigeants d’entreprises) confirme que durant la crise COVID 19, Office DEPOT France est leader sur son marché.

Nous attendons un nouveau dirigeant avec un plan de transformation pour renouer avec la profitabilité sans les conséquentes remontées d’argent aux actionnaires. Ce plan de transformation existe et nous a été présenté. Son financement nécessite un PGE que nous refusent les banques alors que notre situation nous permet de l’exiger. Une solution de reprise, avant le RJ, était sur la table. Mais elle n’a pas abouti car AURELIUS ne veut pas payer, préférant emmener l’entreprise en RJ. Nous sommes dans cette procédure à cause d’un manquant de seulement 11 M€, comme l’a indiqué le Tribunal de commerce, le 5 février 2021.

Nous espérons que nos clients vont continuer à nous faire confiance et qu’ils ne vont pas nous quitter. Nous avons un savoir-faire avec des salariés impliqués, professionnels qui ont une ancienneté moyenne importante et supérieure à 25 ans pour nombre d’entre nous. C’est très important pour nous et déterminant pour notre futur.

Les actions des représentants du personnel :
Dès le rachat par AURELIUS, début 2017, nous avons senti le risque d’être victimes du business modèle d’AURELIUS, Le RJ était programmé, AURELIUS n’est pas inconnu en France. Il y a déjà eu les précédents alarmants des sociétés françaises ISOCHEM, PRISME Imprimerie et surtout QUELLE à Orléans, produisant 598 licenciements par exemple.

Le TRIBUNAL DE COMMERCE d’Orléans le 1er juin 2012 (affaire QUELLE n° 2010/11170) a condamné par jugement définitif, le fond d’investissement Allemand et ses dirigeants lourdement dans cette affaire. Les AGS ont même poursuivi les dirigeants en comblement de passif, ce qui est relativement inédit.

Février 2019 : Lancement d’un droit d’alerte économique via le CCE, pour éclaircir les remontées d’argent de la filiale Office DEPOT France vers la holding Office DEPOT Participations et les filiales d’AURELIUS.

Avril 2019 : Manifestation à Francfort, sur la Place de la bourse où est coté AURELIUS.

Mai 2019 : Dépôt d’une plainte pour abus de bien sociaux, plainte toujours en cours d’instruction, instruite par un magistrat de Lille.

De Mai 2019 à fin 2021 : Des personnalités politiques ont soutenu notre dossier, François RUFFIN (député LFI), Caroline JANVIER (députée LREM), Fatima MASSAU (conseillère régionale et élue MODEM de L’Oise), Xavier Bertrand (président de la région hauts de France LR) et Jean-Pierre SUEUR (sénateur PS). Les élus ont eu des RDV, à Bercy avec le Comité Interministériel des Finances et de l’Economie, et le CIRI pendant ces 2 ans, des rendez-vous qui n’ont provoqué aucune action du gouvernement, pourtant parfaitement informé.

François Ruffin (LFI) a fait, en juillet 2019 plusieurs actions sur son site et par le biais d’une question écrite à l’assemblée nationale à destination du ministère de l’économie et des finances.

La réponse fut : Le délégué interministériel aux restructurations d’entreprises et ses équipes ont reçu à plusieurs reprises la direction de l’entreprise Office Dépôt après avoir reçu les salariés. En particulier, des éléments établis par un expert indépendant et permettant d’éclairer les relations financières entre les sociétés françaises et le groupe ont été fournis par l’entreprise à la demande des services du ministère de l’économie et des finances. Il ressort de ces éléments qu’il est tout à fait inexact d’affirmer que 100 M€ sont remontés d’Office Dépôt à la maison-mère via des sociétés écrans. De même, les rémunérations des frais centraux n’ont pas augmenté avec l’arrivée d’Aurelius au capital. Autrement dit : Circulez Y A RIEN A VOIR !

Des rendez-vous auprès du Ministre des Finances et de l’Economie, Bruno LEMAIRE, ont été sollicités, sans réponse de sa part !

Force est de constater que lorsque les élus d’OFFICE DEPOT France lui demandent une « audience », il ne daigne ni y répondre, ni les recevoir, peut être que l’enjeu du sort de 1750 familles ne l’intéresse pas. A Nouveau : Circulez Y A RIEN AVOIR ! Pas une minute à consacrer aux 1750 salariés d’Office DEPOT France. Cela ne l’intéresse t-il pas ?

Plusieurs médias avaient titré sur le risque pour l’avenir de Office DEPOT France, dès le 8 mai 2019, dans le Canard Enchainé, on pouvait lire un article sur le scénario prévisible de l’avenir d’Office DEPOT France qui fait écho à la situation actuelle, tellement prévisible… Les liens des articles principaux de la presse :

AURELIUS et Office DEPOT France
AURELIUS a racheté OD Europe au groupe américain pour 1€ symbolique, comprenant les actifs immobilier et les stocks.

Fidèle à son business modèle, AURELIUS qui se vante de « redresser les entreprises » a continué ce qu’il a toujours fait à de nombreuses entreprises qu’il possède : rachat à 1€ ou à très bas coûts, puis faire remonter par différents « syphons » les trésoreries des entreprises opérationnelles et vendre leurs actifs, tout cela sans investir le moindre Euro pour « redresser l’entreprise ». Quel beau business modèle, ceci en en laissant les salariés sur le carreau.

Zéro investissement mais une réalité une aspiration de la trésorerie très rapidement via notamment des « charges » réglées aux sociétés du groupe AURELIUS très très élevés et injustifiés. En moyenne 20 Millions d’€ par an.

Deux cabinets d’experts comptables, cabinet ALTER pour les élus, et 8Advisory pour la direction d’Office DEPOT France ayant travaillé sur ces flux financiers non justifiés, n’ont pas pu vérifier la justification de ces flux.

De même, pour la réduction du capital d’Office DEPOT France en 2017 à hauteur de 59 millions d’Euros, ils ont encore une fois, appliqué leur business model (de la même manière que dans l’affaire QUELLE : prêt de a filiale opérationnelle à la Holding de dizaine de millions, puis refus de la Holding financière de rembourser à date, ou même de rembourser sa dette) puis redressement judiciaire au frais de l’ AGS !!!

Qui pourrait dire qu’ils ne le savaient pas ?! Le gouvernement français est informé depuis deux ans du dossier et des flux financiers inexpliqués.

Le 5 février 2021, AURELIUS confirme son désengagement entier d’Office DEPOT France et annonce clairement les choses : Vente des opérations françaises par le moyen du redressement judiciaire imminent. AURELIUS sur son site, tente de faire croire, qu’« Au cours des dernières années, les opérations françaises ont été menées indépendamment du reste du groupe sur une base autonome. » Ainsi, AURELIUS se vantant de « redresser les entreprises », se cache derrière le paravent de « l’autonomie de sa
filiale », pour dissimuler son absence d’investissement ou de soutien à sa filiale. Cela pourrait s’appeler de la « non-assistance à une entreprise mise en danger volontairement »

Notre actionnaire n’a aucune intention, malgré sa très bonne santé financière, ni de participer à la sauvegarde de l’entreprise, ni d’y verser un sou ! Comme confirmé sur leur site


Sébastien Fournier

Représentant des salariés au Tribunal de Commerce

TEL : 06.11.99.83.32

MAIL : fourseb13@gmail.com

Maitre Celine Pares

Avocate du CSEC

TEL : 01.45.42.83.36

MAIL : celineparesavocat@wanadoo.fr