Licenciement sauvage à l’hôtel Marriott : L’UNSA FCS mobilisée

Unsa Mariott HCR

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Après avoir bénéficié des aides d’État, Aroundtown licencie l’ensemble du personnel de l’hôtel Marriott Rive Gauche, pour réaliser 70 millions d’euros de travaux. Réouverture prévue pour les JO de 2024.

Une vie qui s’effondre. Et l’apprendre par visio… Vous imaginez le choc ». La voix nouée, Maria Peroes regarde la façade de l’hôtel Mariott Rive Gauche, à Paris. « C’est là que je me suis mariée. Là aussi que je travaille depuis bientôt quarante-et-un ans » , explique la secrétaire du Comité social d’entreprise (CSE) de l’établissement. « À 59 ans, qu’est-ce que je peux devenir ? Personne ne voudra de moi. »

Autour d’elle, certains de ses collègues habitués au silence feutré des grands hôtels hésitent à prendre la parole. Tous font partie des 260 salariés invités à prendre la porte au terme d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) déclenché par la direction. « On devrait plutôt parler d’un plan sauvage de licenciements » , s’emporte Emmanuelle Aussant-Geru, pour la CFE-CGC.

De solides appuis financiers

Depuis l’annonce du confinement en mars 2020, la clientèle d’affaires et les touristes étrangers ont déserté Paris. Mais l’établissement de la rue du boulevard Saint-Jacques n’est pas appelé à disparaître. Au contraire. Aroundtown, la foncière cotée à la Bourse de Francfort qui possède le Marriott Rive Gauche, s’apprête à injecter 70 millions d’euros pour rénover l’établissement. Les travaux vont durer trois ans. Tout devrait être prêt pour les JO à Paris en 2024. « Et là, ce sera le jackpot » , grince Abdelali Hammouti.

Le groupe Aroundtown n’est pas non plus en difficulté. Selon les syndicats, l’entreprise dispose de 3,3 milliards de trésorerie. « Dans cette affaire, les seuls perdants, ce sont les salariés » , ajoute le délégué syndical Unsa, dix-huit ans d’ancienneté au compteur et responsable du room-service.

« On veut partir dans la dignité »

Il pointe tous les bénéfices engrangés par le groupe depuis plus d’un an avec la prise en charge par l’État de 85 % du salaire des employés placés en chômage partiel, l’indemnisation d’une partie du chiffre d’affaires… « On n’a même pas demandé que l’entreprise complète les 16 % de salaire non pris en charge par l’État. On comprenait. C’était notre façon à nous d’être solidaires ».

Aujourd’hui, les syndicats se tournent vers l’entreprise pour qu’elle fasse à son tour un geste et aille au-delà des indemnités légales, « à la hauteur des moyens du groupe » . « On veut partir dans la dignité » , insiste Abdelali Hammouti.

La direction fait remarquer que les travaux avaient été annoncés avant le Covid. Et c’est vrai. Sauf qu’ils devaient se faire par tranches, en maintenant le fonctionnement de l’hôtel. Et sans avoir recours aux licenciements.