La 5 e édition du baromètre de la formation et de l’emploi publiée par Centre Inffo met en avant à nouveau le déficit d’accompagnement ressenti par les actifs, pourtant de plus en plus sensibles à la nécessité de faire évoluer leurs compétences.
Sans surprise et dans un contexte de mutation économique, de développement du digital et de l’Intelligence artificielle, un actif sur deux interrogé par l’institut CSA pour Centre inffo perçoit une transformation rapide de son métier.
53 % ( + 4 points en 3 ans ) pensent même changer d’emploi d’ici deux ans.
L’importance de la formation professionnelle est un indicateur en augmentation (+ 4 points par rapport au baromètre 2023) surtout pour les plus diplômés.
Se former est vu d’abord comme une responsabilité individuelle pour les cadres, les plus diplômés (à 93 %) et les jeunes.
Ces catégories se sentent réellement acteurs de leur parcours de formation au contraire des demandeurs d’emploi ( 1/3 ne se renseignent pas sur la formation professionnelle) et des CSP inférieures.
Une fracture persistante entre diplômés, non qualifiés et chômeurs
Logiquement on retrouve donc cette fracture déjà perceptible dans le baromètre de l’an dernier entre les actifs s’estimant bien informés sur les dispositifs de formation (cadres, diplômés…) et ceux qui déplorent une carence en la matière : chômeurs, travailleurs des secteurs du BTP, de l’aide à la personne, de la Fonction publique…
Seul le CPF bénéficie d’une notoriété désormais très importante.
93 % des actifs connaissent aujourd’hui ce dispositif, sans que cela ne garantisse sans doute, une maitrise de son usage notamment au regard des abondements possibles.
Le Conseil en évolution professionnelle (CEP) n’est connu que par moins d’un actif sur deux ce qui reste toujours malgré une légère augmentation, très insuffisant par rapport aux enjeux.
Pour l’UNSA, les résultats de ce baromètre mettent encore en exergue les carences de notre système de formation professionnelle.
Presque 6 ans après le vote de la loi « Pour la liberté de choisir son avenir professionnel », l’accompagnement des actifs reste largement à améliorer et le CEP ne s’est toujours pas installé.
Les demandeurs d’emploi baromètre après baromètre sont la population qui s’estime toujours la moins bien informée !
A l’heure de la mise en place de France travail, l’UNSA réitère sa demande de vrais moyens pour un accompagnement de qualité notamment des plus éloignés de l’emploi.
A cet égard, le coup de rabot de 600 millions dans le budget de ce nouvel opérateur annoncé par le gouvernement est pour l’UNSA une provocation au regard des besoins.