Les consommateurs sont de moins en moins nombreux à faire le plein de courses en grande surface. Cela ne représente plus que 29 % des achats alimentaires des Français contre 36 % il y a 3 ans, selon l’institut Nielsen.
À l’inverse, les « petites courses » captent 60 % des achats alimentaires contre 52 % 3 ans plus tôt. Le solde étant notamment réalisé auprès de la restauration commerciale.
« Les Français fréquentent 7 enseignes en moyenne sur un an, c’est 7 % de plus en 4 ans », constate François Dumay, consultant chez Nielsen.
« Un Français va 130 fois en magasin alimentaire par an, c’est 6 actes d’achat en plus que l’an passé.
L’attractivité du prix reste le premier levier d’achat, suivi de l’attrait des promotions, la proximité du magasin et la qualité des produits. »
Ce fractionnement des achats se fait aussi au profit d’enseignes spécialisées dans le frais, le surgelé, le bio, le discount ou encore les commerces indépendants, précise Emily Mayer, directrice des études pour Circana.
Si en 2019, la grande distribution captait 57,5 % des achats alimentaires, cette part est tombée à 54,6 % en mars 2025. Les autres circuits ont vu leur part bondir à 22,7 % contre moins de 18 % en 2019.
Résultat : le manque à gagner pour les grandes surfaces s’élève à 8 milliards d’euros, calcule Circana.
« La tendance est à l’image de notre société : de plus en plus individualiste », explique Philippe Moati, cofondateur de l’Obsoco (Observatoire de la Société et de la Consommation).
« L’hypermarché et sa consommation standardisée ne correspondent plus aux besoins diversifiés des consommateurs », ajoute l’économiste.