Livre blanc du travail social : 10 mois après, toujours rien de concret

Malgré les propositions formulées par le Haut Conseil du travail social (HCTS) fin 2023, les professionnels attendent encore une réaction politique à la hauteur des enjeux.

Remis au gouvernement en décembre 2023, le Livre blanc du travail social dressait un constat sans appel. Fruit d’une concertation menée par le Haut Conseil du travail social (HCTS), ce rapport pointait les difficultés croissantes rencontrées par les professionnels du secteur : perte d’attractivité des métiers, formations inadaptées, manque de reconnaissance, sentiment d’isolement et de perte de sens…

Pour refonder le travail social, le HCTS formulait plusieurs solutions concrètes. Parmi elles : faciliter la montée en qualification pour les professionnelles, revaloriser les métiers, développer la recherche… Autant de pistes pour répondre aux défis d’un secteur essentiel à la cohésion sociale, mis sous tension par les crises récentes.

Dix mois plus tard, ces propositions restent lettre morte. Malgré l’urgence soulignée par le HCTS, les gouvernements successifs n’ont apporté aucune réponse structurelle et ambitieuse. Les seules annonces ont été l’extension très tardive du Ségur au secteur privé non lucratif et la préfiguration d’un Institut national du travail social (INTS). Si cette dernière initiative n’est pas dénuée d’intérêt, elle ne changera pas le quotidien des travailleurs sociaux. Les attentes restent fortes, notamment sur les salaires et les taux d’encadrement.

La situation est alarmante dans le champ de la protection de l’enfance. Un rapport récemment adopté par le CESE sur ce sujet rappelle le manque de moyens, la pénurie de personnels qualifiés et les faibles taux d’encadrement comme autant d’entraves à un accompagnement de qualité. Les mesures de placement, décidées pour protéger les enfants en danger, sont de plus en plus souvent inexécutées, faute de places disponibles. Cette situation intenable met en péril les enfants que notre système s’engage pourtant à protéger.

Pour l’UNSA, les pouvoirs publics doivent enfin prendre la mesure de la situation et y apporter des réponses concrètes. Revaloriser significativement les métiers, renforcer massivement les moyens humains et financiers, les chantiers à ouvrir sont connus. Les décisions n’ont que trop tardé.