Ah, les Chers Actionnaires Familiaux de Decathlon, ces amateurs de sport… surtout du sprint pour
encaisser des dividendes ! Après avoir ramassé 400 millions d’euros en juin, voilà qu’ils viennent de
décrocher 1 milliard d’euros versé le 2 décembre 2024. Bravo, belle endurance financière.
Mais dites-nous, Chers Actionnaires Familiaux, avez-vous pris le temps d’aller voir ce qui se passe
sur nos terrains de sport ?
Savez-vous par exemple, que vos dirigeants ont refusé d’appliquer les 2 % de revalorisation du
SMIC à leurs salariés le 1er novembre ? Un exploit en soi : réussir à ignorer une augmentation aussi
modeste qu’un échauffement avant un footing.
Vous a-t-on dit que les primes mensuelles et trimestrielles ont fondu plus vite qu’une mer de glace
au soleil ? Du coup, nos rémunérations ne suivent plus le marché. Vous avez créé un tout nouveau
sport : la course à l’écart salarial. La classe mondiale !
Et pendant ce temps, vos stratèges ont recruté en masse dans les services tout en laissant les
magasins se vider de 1000 collaborateurs en un an.
Logique : qui a besoin de bras pour vendre des produits ? C’est vrai, le client viendra peut-être se
servir tout seul, façon escape game.
Ne pensez-vous pas Chers Actionnaires Familiaux que votre modèle économique devrait enfin tenir
compte du changement climatique ? La neige fond, les étés ressemblent à un triathlon sous 40
degrés et nos rayons premiers prix sont partis s’entraîner chez la concurrence.
Quant à la gestion des stocks, elle est aussi imprévisible qu’une météo de montagne. Beaucoup de
stock sur internet mais des linéaires vides en magasin qui déçoivent nos clients.
Combien de temps reste t-il à Decathlon, dernière poule aux œufs d’or du groupe d’enseignes ?
Parce qu’à force de lui prendre tous ses œufs, elle risque de finir au pot. Et nous, on a bien peur
que la farce soit mauvaise.
Ah, une dernière énigme : plus les résultats explosent, moins la valeur des parts des petits
actionnaires salariés grimpe. Une prouesse sportive ! Vous avez réinventé le vélo elliptique : on
pédale beaucoup mais on n’avance jamais.
Alors, Chers Actionnaires Familiaux, un conseil de sportif du dimanche : reprenez vous mais
arrêtez de prendre. La coupe est pleine mais notre verre reste désespérément vide. Et devinez
quoi ? A la fin, c’est toujours nous qui trinquons !