Lancée après la conférence sociale d’octobre 2023, la mission Bozio-Wasmer « sur les salaires, le coût du travail et la prime d’activité » vient de rendre ses conclusions.
Même si certaines pistes du rapport sont intéressantes, il faudra aller beaucoup plus loin pour améliorer le niveau de vie des travailleurs. Ainsi, l’UNSA prend acte d’un certain nombre de propositions comme celle préconisant une meilleure visibilité du financement de la protection sociale.
Sur les exonérations de cotisations sociales, au cœur du rapport, si la recommandation centrale est pertinente – l’UNSA appuie en effet la fin de ces exonérations au-delà de 2,5 SMIC – elle raisonne à budget constant. De ce fait, elle ne réduit pas le coût considérable et sans cesse croissant de ce dispositif d’aide aux entreprises.
Par ailleurs, si la recommandation centrale était retenue par le gouvernement, il conviendra d’être vigilant sur les conséquences en termes d’emploi. Certains secteurs, notamment des TPE et PME, pourraient être mis en difficulté temporairement. Dans le même esprit, l’UNSA observera attentivement les évolutions de la structuration des salaires en France et l’effet sur la desmicardisation.
Au-delà des exonérations de cotisations sociales, l’UNSA regrette que le rapport contienne peu de suggestions pour améliorer le revenu disponible et le reste à vivre des travailleurs pauvres et modestes. Rien par exemple sur l’amélioration du dispositif de la prime d’activité. De même concernant les freins périphériques à l’emploi comme le logement, les gardes d’enfants ou encore les transports…
Pour mémoire, les exonérations de cotisations sociales s‘élevant à environ 75 milliards d’euros, pour l’UNSA, la question de la conditionnalité des aides aux entreprises demeure non négociable. Force est de constater que le rapport ne répond pas à cette exigence.
Laurent Escure, Secrétaire général de l’UNSA
Contact presse : Vanessa Jereb, Secrétaire générale adjointe