Conjoncture de la Filière alimentaire en France

source : Fédération du Commerces et de la Distribution

Prix alimentaires : La baisse se confirme tout au long de la chaîne alimentaire
En amont de la filière, après la flambée des prix agricoles en 2022, la tendance est désormais à la détente. L’indice IPAMPA a baissé de -1,8% en moyenne annuelle 2023, et encore de -4,9% au cours des sept premiers mois de 2024 par rapport à la même période en 2023. Les prix agricoles à la production (IPPAP) ont baissé de -5,8% au cours de cette période, tirés vers le bas notamment par les céréales, les volailles, porcins… Du côté des cours internationaux des matières premières alimentaires, l’indice FAO a reculé de -3,1% en glissement annuel en juillet 2024, et de -6,3% en moyenne au cours des sept premiers mois de 2024. Les prix de vente industriels français (agroalimentaire) se sont contractés de -3% sur les sept premiers mois de 2024 par rapport à la même période en 2023, après une hausse de +10,6% en moyenne annuelle en 2023 et de 17,5% en 2022. Sur le marché national, la décélération de la croissance des prix à la consommation alimentaires s’est poursuivie. Ils ont augmenté de +1,9% au cours des huit premiers mois de 2024, après un bond de +11,9% en 2023. Les prix des produits frais ont augmenté de +1,8% au cours de ces huit premiers mois de 2024, ceux des produits transformés de +1,9% (P35). Ces tendances globales observées au long de la filière alimentaire sont similaires au niveau de l’UE. A noter: en France, Circana a observé une baisse des prix des PGC en août : -0,9% sur un an, la quatrième baisse consécutive.

Consommation alimentaire à domicile : En baisse de -1,3% au cours des sept premiers mois de 2024
Le contexte désormais moins inflationniste ne s’est pas traduit par un rebond des dépenses alimentaires des ménages pour leur consommation à domicile: elles ont baissé de -1,3% en volume au cours des sept premiers mois de l’année. Elles restent en outre inférieures à leur niveau des sept premiers mois de 2019 (-3,5%). En termes de produits, les arbitrages continuent de se faire ressentir sur les certaines catégories: la consommation de viandes de boucherie s’est repliée de 4,6% en volume au cours du premier semestre 2024 (-2,3% pour le boeuf, -3,1% pour le porc frais, -7,3% pour les ovins…). Les éléments disponibles sur les fruits et légumes indiquent des baisses de consommation début 2024 (-4% en volume pour les fruits). Du côté des produits laitiers, la tendance est plus favorable, avec une légère hausse de la consommation en volume au cours des sept premiers mois de 2024. Enfin, la contraction du bio semble perdre en vigueur : -6,9% en volume pour les ventes en GMS en CAD à fin juillet 2024, selon les données de Circana. Enfin, du côté du vin, la baisse se poursuit en GMS : -5% en volume pour les vins tranquilles en S1 2024 par rapport à S1 2023, et -3% pour les vins effervescents.

La restauration hors foyer : La croissance se tasse
La croissance du chiffre d’affaires de la restauration hors foyer en France s’est mécaniquement tassée en moyenne annuelle en 2023, après le rebond de 2022 : +11,3% en valeur, après un boom de +46% en 2022. Le ralentissement s’est poursuivi au cours du premier semestre 2024 (+5,5% au cours des six premiers mois de l’année). En volume, le tassement est logiquement plus fort : +4,9% en moyenne annuelle en 2023 et +1,9% au cours des six premiers mois de l’année. Néanmoins, le secteur de la RHF a globalement résisté au cours des derniers mois selon les données de l’INSEE.
Le tassement de l’activité en volume au cours du premier semestre a été plus fort dans la restauration commerciale. Les volumes ont progressé de +0,9% en S1 2024, après +4% en 2023. Du côté des entreprises de restauration collective, la croissance s’est établie à +5,8% en S1 2024 par rapport à S1 2023, après +9,7% en 2023.
Le bilan de l’été dans le contexte des JO2024 n’est pas encore connu, mais les premières tendances font état de performances décevantes en restauration commerciale, notamment en juillet.

Activité des industries agroalimentaires: Un premier semestre marqué par une légère baisse du CA en valeur et par une reprise du côté des volumes
Le chiffre d’affaires des IAA françaises (hors boissons et tabac) s’est légèrement contracté de -0,4% en valeur au cours du premier semestre 2024, par rapport à la même période de 2023. Cette baisse intervient après une hausse de 6,7% en 2023. Du côté de la production en volume, la tendance est à une légère amélioration, avec une hausse de +0,7% de la production au cours des six premiers mois de l’année 2024, après une baisse de -1,6% en 2023. L’indicateur d’opinion des chefs d’entreprises dans les IAA a continué de se redresser en août. A 96,7 points, il se rapproche petit à petit de son niveau de longue période (100) et gagne près de 10 points par rapport à août 2023. Concernant l’emploi salarié, les données de l’INSEE indiquent une stabilisation à haut niveau en T2 2024: avec 640.800 salariés dans les IAA en T2 2024, l’emploi a largement dépassé son niveau d’avant crise (602.200 en T4 2019). Le taux de marge dans les IAA (EBE/ VA) s’est redressé en T2 2024 (+1,4 point) à 39,9%, après trois trimestres de recul. Le solde commercial agroalimentaire yc boissons et tabac s’est dégradé au cours des cinq premiers mois de l’année 2024. L’excédent s’établit à 1,5 Md€ sur la période contre 1,69 Md€ au cours de la même période en 2023. Cette contraction est liée au recul des exportations de boissons.