Depuis quelques semaines, Bruno Lemaire – Ministre de l’Économie et des Finances – enchaîne les propositions pour réduire le déficit de l’Assurance maladie. L’UNSA, totalement opposée aux pistes avancées par Bercy, rappelle que des solutions ne se limitant pas à faire payer les assurés sociaux existent.
Après la polémique sur les indemnités journalières versées en cas d’arrêt maladie, le Ministre de l’Économie semble aujourd’hui vouloir s’attaquer aux franchises médicales et aux participations forfaitaires : ces fameux 50 centimes par boîte de médicaments, soins infirmiers, ou encore les 1 euro retenus pour chaque consultation et non remboursés (ni par l’assurance maladie, ni par les complémentaires santé).
Ainsi Bercy propose de doubler ces franchises et participations pour économiser quelques 1,5 Md€ à l’Assurance maladie. Mais le cynisme du Ministre de l’Économie ne s’arrête pas là. Ce dernier a en effet affirmé que « la gratuité ou la quasi-gratuité peuvent conduire à déresponsabiliser le patient et expliquent que l’achat de médicaments soit encore si élevé en France », remettant en cause – au passage – le principe même de la Sécurité sociale !
L’UNSA est totalement opposée, depuis leurs créations, aux participations forfaitaires et franchises médicales. Ces mesures pénalisent doublement les malades, notamment les travailleurs et la population affectés par de longues maladies (ALD) qui n’ont pas « choisi de consommer » des médicaments ou des actes médicaux. Pour eux, la note peut rapidement atteindre les 100 euros de retenues par an.
Après les retraites, le Gouvernement continue donc à vouloir faire payer les travailleurs et les assurés sociaux.
L’UNSA le redit, il existe d’autres solutions pour financer notre système de protection sociale.
Il s’agit entre autres de :
• ne plus faire porter la dette COVID sur les assurés sociaux mais sur l’État,
• redistribuer une part plus importante de la fiscalité environnementale à la Sécurité sociale,
• enclencher une réelle politique de conditionnalité s’agissant des exonérations de cotisations faites aux entreprises,
• revoir à la hausse les taxes sur les ventes d’alcool…
Pour faire des économies, le Ministre de l’Économie serait par ailleurs bien inspiré de regarder de plus près les montants d’aides versées aux médecins par l’Assurance maladie, sans pour autant que l’accès aux soins dans les déserts médicaux ne s’en trouve amélioré.