À l’occasion de la Conférence du dialogue social, Jean Castex, Premier ministre, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance et Elisabeth Borne, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, ont réuni en visioconférence – lundi 15 mars 2021 – les organisations syndicales et patronales pour échanger sur l’évolution des aides et la méthode de concertation pour préparer la sortie de crise.
Prolongation des aides à l’embauche des jeunes
Grâce au dispositif d’aides à l’embauche et à l’apprentissage du plan « 1 jeune, 1 solution », près d’1,3 million de jeunes de moins de 26 ans ont été recrutés entre août 2020 et janvier 2021 en CDI ou CDD de plus de 3 mois malgré la crise, soit presque autant qu’en 2018 et 2019 à la même période. Parmi eux, plus de 500 000 jeunes ont signé un contrat d’apprentissage, un record historique malgré la crise.
Pour maintenir la mobilisation des entreprises en faveur de la jeunesse, ces aides seront prolongées :
prolongation de l’aide à l’embauche des jeunes (AEJ) jusqu’au 31 mai 2021 dans la limite de 1,6 Smic ;
prolongation à l’identique jusqu’au 31 décembre 2021 de l’aide exceptionnelle pour l’alternance, allant de de 5 000 euros pour l’embauche de tout alternant de moins de 18 ans – en contrat d’apprentissage ou en contrat de professionnalisation – à 8 000 euros pour l’embauche d’un alternant de plus de 18 ans.
Prime exceptionnelle de pouvoir d’achat pour les salariés de la deuxième ligne
Le Premier ministre a annoncé la mise en place d’une nouvelle prime « Macron » que les entreprises pourront verser à tous leurs salariés. Défiscalisée et exonérée de cotisations sociales, cette prime peut aller jusqu’à 1 000 euros.
Les travailleurs de la deuxième ligne (caissiers, boulangers, agents de sécurité, travailleurs à domicile, etc.) devront bien entendu en être les bénéficiaires privilégiés. Cette prime doit donc s’articuler de manière cohérente avec le chantier sur les travailleurs de la deuxième ligne initié dans le cadre de l’agenda social. Il sera ainsi possible d’augmenter le montant de la prime jusqu’à 2000 euros pour les branches et les entreprises qui négocieront des éléments de revalorisation de ces métiers (accès à la formation, rémunération, conditions de travail, etc.). Cette possibilité sera également ouverte aux entreprises ayant mis en place un accord d’intéressement qui permet un meilleur partage de la valeur au sein des entreprises.
Le ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance et la ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion affineront le cadre de cette prime en concertant dans les toutes prochaines semaines avec les partenaires sociaux.
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Prolongation des taux en vigueur de l’activité partielle jusqu’à fin avril
Elisabeth Borne avait par ailleurs annoncé dès vendredi 12 mars 2021 la prolongation des règles actuelles de prise en charge au titre de l’activité partielle jusqu’à fin avril 2021 :
Reste à charge nul pour les entreprises des secteurs protégés ;
Reste à charge de 15 % pour les autres secteurs ;
Maintien de l’indemnité à 84 % du salaire net pour les salariés.
Concertation sur la sortie de crise
Pour préparer au mieux les entreprises et les salariés à la sortie de la crise actuelle, le Gouvernement et les partenaires sociaux tiendront des réunions régulières qui s’organiseront en trois phases :
1e phase – travailler sur les scénarios de levée des restrictions sanitaires (mars) :
Des concertations sectorielles avec les représentants des organisations patronales et syndicales seront organisées d’ici fin mars. Il s’agira d’échanger sur la levée des contraintes sanitaires pour chaque secteur et le contenu des protocoles sanitaires à appliquer ainsi que de s’assurer de l’adéquation des accompagnements économiques et sociaux (évolution des dispositifs d’urgence) pour cette nouvelle étape.
2e phase – anticiper et adapter les accompagnements à la sortie de la crise sanitaire (avril-mai).
Des concertations sur le diagnostic économique et financier et sur les scénarios de sortie de crise seront organisées. Elles permettront d’échanger sur les accompagnements économiques et sociaux qu’il sera nécessaire de mettre en place en sortie de crise dans le cadre du plan de relance.
Une approche territorialisée et partenariale (État, partenaires sociaux, collectivités) sera également recherchée pour le suivi de la situation des entreprises afin de repérer les difficultés et d’y apporter des réponses en mobilisant tous les outils disponibles et, le cas échéant, en réfléchissant à des pistes pour les compléter.
3e phase – se préparer aux changements durables induits par la crise (juin-septembre) :
Des concertations sur les changements durables induits par la crise seront organisées : évolution des emplois et des compétences ; pratiques de travail et de consommation et leurs conséquences sur l’emploi et l’aménagement des villes et des territoires. De ces analyses prospectives pourront être déduites les mesures de politiques publiques à mettre en place à moyen terme pour anticiper ces évolutions, notamment en matière de formation.